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La Nouvelle République, samedi 6 mars 2010

Le commissaire-priseur et les pin-up de Brenot Cinquante dessins et peintures de femmes court-vêtues de Brenot, sous le marteau du commissaire-priseur Bertrant Jabot, ce lundi. Adjugé, vendu ! Ce titre n'est pas une fable contemporaine, plutôt une histoire de vente, la prochaine des deux Bertrand, Fraisse et Jabot, commissaire-priseurs à l'hôtel Giraudeau. Une étonnante caverne d'Ali Baba de 1 700 m◊, où s'entassent objets d'art et mobilier ancien, armes anciennes et vieille vaisselle, tapis luxueux et bibelots poussiéreux. Mais toujours quelque chose à y dénicher, ou sur lequel s'extasier, comme autant de témoignages d'un passé pas dépassé, puisqu'on projette d'acheter demain. Au rythme du marteau Tableaux, dessins, affiches : une cinquantaine des «femmes» de Pierre-Laurent Brenot, surnommé «l'homme aux 10 000 pin-up», sont donc sur la brochure de la vente aux enchères de tableaux modernes et contemporains, ce lundi à 14 h 15. «Un crayon léger qui glisse le long du cou, caresse des épaules d'une femme, gourmand et malicieux, il croque la bouche et le sourire de son modèle», disait Jean-Claude Brialy de Brenot, l'un des dessinateurs et affichistes les plus connus des années cinquante. Pour l'instant, Bertrand Jabot expose les pin-up de l'artiste qui s'était retiré en Touraine, avant qu'elles ne soient «adjugées, vendues» sous son marteau. Pub pour la lingerie Triumph, dessin pour menu du restaurant Charles Barrier ou affiche de cinéma du film «La grande vie», de Julien Duvivier, devraient faire grimper les enchères. «Avec un pic de 5 000 € pour l'affiche de cinéma, mais une moyenne se situant entre 600 et 1 500 € pour le reste», évalue le commissaire-priseur passionné. Lundi, dans la salle, comme toujours, il y aura des habitués – beaucoup de retraités – qui maitrisent bien le système, des antiquaires, des collectionneurs. Tour un petit monde qui se connait et fonctionne comme un mécanisme bien huilé, au rythme du marteau du commissaire-priseur. Et pourquoi pas des non habitués dans la salle des ventes Giraudeau, cette fois-ci ? Ou une autre, pas moins de 150 ventes étant organisées chaque année (52 ventes volontaires, 98 ventes judiciaires). En tout cas, l'acquéreur potentiel a 90 secondes pour faire monter l'enchère. Pas une de plus. Attention, on se laisse facilement prendre à ce petit jeu !

Évelyne Bellanger

La Nouvelle République, samedi 6 mars 2010